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Les femmes engagées dans la musique, Rebeca Lane

 

 

                                                                                                                                  

 

 

 

 

 

 

 

 

               Rebeca Lane, de nom civil Rebeca Eunice Vargas Tamayac, naquit dans la ville de Guatemala le 6 juin 1984 et grandit dans une famille où la poésie et la musique s'appréciaient comme moyen d'expression. Elle étudia le sociologie, ce qui lui permet aujourd'hui d'écrire sur ce qu'elle connaît, sur ce qu'elle vit et sait analyser. En effet, Lane travaille comme investigatrice sociologique et pas à pas, avec intelligence et stratégie, elle agrandit le marché commercial pour son Å“uvre musicale. La formation de sociologue lui offrit une sensibilité et une envie de dénoncer, d'aider et de vivre pour la liberté. C'est durant des missions sociales, à travers lesquelles elle se rapprocha d'un peuple et de ses souffrances, qu'elle découvrit la culture hip hop. Celle-ci intrigua le jeune Rebeca qui s'écarta de sa prochaine carrière de sociologue pour se consacrer à l'art. Elle commença par écrire de la poésie, puis à pratiquer le spoken word, un rap spécial qui requière un rythme et une métrique précis. Plus tard, elle découvrira le rap, ce genre musical qui lui permet de s'exprimer et de divulguer ses idées autant que de faire de la musique. La jeune femme de 28 ans est touchée et commence à produire.

              

               Son rap est une proposition aussi politique qu'esthétique, à partir de laquelle elle veut que le public puisse comprendre comment se sent et pense la jeunesse.

Lane affirme que le féminin est seulement une caractéristique de êtres humains, et qu'elle ne souhaite pas le redéfinir, mais la comprendre. Elle explique que «Nous les femmes ils nous ont appris à nous taire. Mon rap n'est pas féministe, moi oui je le suis , mais ce fut sans doute ma première nécessité: parler de moi comme femme.» et pour cela, elle n'accepte pas de parler de rap d'homme ou de femme, parce que le genre musical n'a pas de sexe.

 

               Pour la scène, Lane changea de nom. Lane pour un surnom donnée par ses amis, et Rebeca en mémoire de sa tante: «Ma tante s'appelait Rebeca. En 1981, elle fut victime des disparitions forcées de l'armée Guatémaltèque, ce fut une guerrière. Mon prénom est mon identité, enracinée d'une identité ancestrale et douloureuse, par son absence.».

Par ce qu'elle dénonce dans sa musique, la rappeuse s'expose à la censure, à l'emprisonnement et à des dangers vitaux. En effet, si aucunes menaces ne sont encore apparues, Lane sait parfaitement qu'elles peuvent se concrétiser à n'importe quel moment, tant qu'elle chante contre ceux qui imposent leur pouvoir. Elle dit « Je sais qu'à un certain moment il y aura des conséquences, parce que pour l'instant je touche des sujets sur le génocide et les disparitions forcées dans notre Guatemala. Ils ne m'ont jamais censuré et je n'ai encore jamais reçu de menaces, maintenant je jette

Rebeca Lane

la pierre mais je sais que ça peut apporter des conséquences». Sa musique est répandue par des entités étrangères comme l'Organisation Féministe du Mexique. Elle participe aussi à des émissions de télé et de radio, où elle converse sur des sujets un tabou pour des sociétés conservatrices afin de casser des règles et des préjugés imposés. Rebeca Lane, activiste féministe, est un pilier de la musique engagée fémininement en Amérique Latine, son but est de porter le rap à toute cette région du monde pour partager son art et pour raconter les histoires qui passent inattentives.

Un exemple de chanson: extrait de                           Mujer lunar

Soy mujer soy un ser lunar
Cambio como la luna de blanca a oscura
En mi vientre llevo la simiente
De mi útero nació toda la gente
Es mi sangre mensual menstrual
De donde nace la vida no de tu costilla
No vine al mundo para hacerte feliz
Ni que tus golpes me dejen cicatriz.

Por tener cuerpo de mujer me creen tierna
Pero me dicen perra si en la calle enseño pierna
Más que esposa la gente anda buscando una sirvienta
Mejor si calladita y con piernas abiertas
Yo soy fruta completa no busco media naranja
No soy puta ni soy santa soy lo que me da la gana
Apiro a ser tratada como humana es lo mínimo
De este delirio colectivo me emancipo yo abdico
No asumo roles que estén preestablecidos
No te amo por tu sexo sino por lo compartido
La libertad es cuando ya no hay etiquetas
El puño en alto para celebrar a las guerreras
.

Je suis une femme je suis un être lunaire

Je change comme la lune de blanche à obscure

Dans mon ventre je porte la semence

De mon utérus naquit tout le monde

C'est mon sang mensuel menstruel

D'où naît la vie pas de ta côte

Je ne suis pas venue au monde pour te rendre heureux

Ni pour que tes coups me laissent des cicatrices.

 

Parce que j'ai un corps de femme ils me croient tendre

Mais ils me disent chienne si je montre une jambe

Plus qu'une épouse les gens cherchent une servante

De préférence muette et avec des jambes ouvertes

Moi je suis un fruit complet je ne cherche pas l'âme soeur

Je ne suis ni pute ni sainte, je suis ce que j'ai envie

J'aspire à être traitée comme une humaine c'est le minimum

De ce délire collectif je m'émancipe moi j'abdique

Je n'assume pas des rôles qui sont préétablient

Je ne t'aime pas pour ton sexe mais pour le partagé

La liberté c'est quand il n'y a pas encore d'étiquettes

Le poing en l'air pour célebrer les guerrières.

               Mujer Lunar est sans aucun doute l'une des chansons les plus engagées de Rebeca Lane. Dans cette chanson, elle  définit ce qu'est être femme. En décrivant la vie d'une femme et l'opinion des hommes sur elle, elle permet à sa féminité de ressortir et à son aspiration de liberté d'être mise en relief. Dans son refrain, elle se définit, selon son anatomie féminine, comme celle qui donne la vie. Elle fait référence à son cycle menstruel directement et indirectement en s’associant par exemple à un être lunaire, elle revendique le fait d’être la source primaire de la vie. Elle fait ensuite une dénonciation des hommes et de leur pouvoir sur la femme. En effet, elle fait référence à ceux qui battent leurs femmes et ceux pour qui leur épouse doit juste les servir et assouvir leurs désirs. Son engagement est renforcé par le fait qu’elle s’oppose à la religion, acteur puissant dans ces pays d’Amérique Latine : elle dément la bible, l’Homme ne naît pas de la côte de l’homme sinon de la femme. Enfin, le jeune femme termine ce couplet revendiquant son besoin de liberté et de considération.

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