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Les femmes en politique, un progrès initié en Argentine

Eva Perón, une icône pour les argentines

Eva Perón, (de son vrai nom Maria Eva Duarte) aussi connue sous le nom d’EVITA était une figure emblématique pour le peuple argentin dans les années 40.

Elle grandit dans les environs de Junín dans un milieu social défavorisé, et à 15 ans, elle partit pour Buenos Aires afin d'y trouver du travail. Elle y devint une actrice de cinéma dans des mélodrames de série B et de radio dans des feuilletons sur radio El Mundo.

 

 

En 1944, Eva Peron rencontra Juan Perón (qui était alors secrétaire d’État du gouvernement issu du coup d’État de 1943) lors d'une vente de charité organisée afin de récolter des fonds pour les victimes du tremblement de terre qui avait secoué la région de San Juan, et l’épousa l’année d’après. Elle eut ensuite une part active dans la campagne électorale de son mari en 1946, étant même la première femme argentine à jouer un tel rôle.

Elle œuvra en faveur du droit de vote pour les femmes par exemple, ce qui fut adopté par la loi en  1947. Cette égalité politique entre hommes et femmes réalisée, elle lutta ensuite pour l’égalité juridique des conjoints et pour l’égalité en droit matrimonial, ce qui fut mis en œuvre en 1949. En 1949 encore, elle fonda le Parti péroniste féminin, qu'elle devait présider jusqu'à sa mort.

 

Eva Perón participait au culte de la personnalité de Juan. Elle était présente à chaque évennement susceptible d’attirer l’attention du public. En couvrant son mari d’éloges spontanés et sincères, elle prenait à sa charge tout un pan de la propagande péroniste, que validaient ses origines populaires. Par sa tournée européenne, elle ira même jusqu’à corriger la mauvaise image du péronisme à l’étranger.

 

 

Les historiens argentins reconnaissent tous le rôle décisif joué par Evita dans le processus d’acceptation de l’égalité entre hommes et femmes dans les droits politiques et civils en Argentine.  Elle exprima son point de vue sur cette question lors de sa tournée européenne :

« Le présent siècle ne passera pas dans l’Histoire sous le nom de siècle de la désintégration atomique, mais avec un autre nom beaucoup plus significatif : siècle du féminisme victorieux. »

Elle prononça plusieurs discours en faveur du droit de vote des femmes et  publia dans son journal (Democracia) une série d’articles encourageant les péronistes masculins à abandonner leurs préjugés contre les femmes. Pourtant elle ne s’intéressait que modérément aux aspects théoriques du féminisme et il était rare qu’elle aborde dans ses discours des questions concernant exclusivement les femmes. Elle s’exprimait même avec dédain sur le féminisme militant, considérant les féministes comme des femmes méprisables incapables de réaliser leur féminité. Cependant, beaucoup de femmes argentines, au départ indifférentes à ces questions, sont entrées en politique pour soutenir Eva Perón..

Son combat pour les femmes

 

Droit de vote des femmes :

 

Le 27 février 1946, trois jours après les élections, Evita, âgée de 26 ans, prononça son premier discours politique lors d’une réunion publique convoquée pour remercier les femmes argentines de leur soutien à la candidature de Perón. À cette occasion, Evita exigea l’égalité de droits entre hommes et femmes, et en particulier le suffrage des femmes :

« La femme argentine a surmonté la période des tutelles civiles. La femme doit affermir son action, la femme doit voter. La femme, ressort moral de son foyer, doit tenir sa place dans le complexe engrenage social du peuple. C’est ce qu’exige une nécessité nouvelle de s’organiser en groupes plus étendus et plus conformes à notre temps. C’est en somme ce qu’exige la transformation du concept même de femme, à présent que le nombre de ses devoirs s’est accru de manière sacrificielle, sans que dans le même temps elle ait réclamé le moindre de ses droits. »

Le Parti Péroniste Féminin :

 

Le 26 juillet 1949, Eva Perón fonda le Parti Péroniste Féminin (Partido Peronista Femenino, PPF), dont elle serait elle même présidente, afin de renforcer encore l’influence politique des femmes. Devant le problème de l'injustice faite aux femmes qui travaillent, elle s'exprima avec dureté et violence dans le discours qu’elle prononça lors du congrès fondateur. Elle insista aussi par fidélité totale et inconditionnelle pour Juan Perón sur l’importance de celui-ci : “notre mouvement est théoriquement et idéologiquement inspiré des paroles de Perón ; être péroniste signifie, pour une femme, être fidèle et avoir une foi aveugle en Perón”. Le PPF, qui était sans lien avec son mari, permit de rattacher toute une génération de femmes loyales au péronisme. En 1952, le parti comptait 500000 membres et 3600 bureaux, et amena sur le nom de Juan Perón plus de 63% des suffrages féminins aux élections de 1951.

 

Le PPF était organisé autour d’unités féminines de base créées dans les quartiers et les villages et au sein des syndicats, canalisant ainsi l’activité militante directe des femmes. Les femmes appartenant au Parti péroniste féminin y participaient par le biais de deux types d’unités de base :

  • Unités de base syndicales, si elles étaient des salariées ;

  • Unités de base ordinaires, si elles étaient des femmes au foyer, employées de maison ou ouvrières agricoles.

le Parti péroniste féminin ne contenait aucune distinction ni hiérarchie entre ses membres, la seule obligation des membres était d’être de “bonnes péronistes”, c'est-à-dire des fanatiques, entièrement dévouées au parti, pour qui le parti passait avant toute chose, y compris leur famille et leur carrière.

*j'ai demandé plus de droits pour les femmes car je sais ce qu'elles ont eu à endurer

Son exercice du pouvoir : 

 

Eva Peron semblait exercer le pouvoir qu’elle avait de façon très personnelle et impliquée. Elle donnait l’impression de tenir très à coeur les batailles qu’elle menait, il en a donc été déduit qu’elle était la seule maîtresse de ses actions. Pourtant, elle agissait toujours dans le cadre politique et idéologique défini par son mari. Mais toutes les libertés que Juan Perón laissait à sa femme ne faisait que lui créer un avantage : Evita entretenait de très bons contacts avec les dirigeants syndicaux et a donc permit au péronisme de renforcer son emprise sur le monde ouvrier. Grâce à sa fondation carritative, elle a donné au péronisme un visage généreux, humain, lui permettant ainsi de renforcer les liens entre Juan Perón et le peuple.

Enfin, la création du Parti Péroniste Féminin lui permit de mobiliser une majorité du nouvel électorat féminin en faveur de Juan Perón. Bien qu'elle ait eu des responsabilités, c'était encore un homme qui tenait les rennes.

La suite pour les femmes politiques en Argentine :

 

Les éléctions du 11 novembre 1951 allaient pour la première fois permette à des parlementaires féminines d’être élues: 23 députées nationales, 6 sénatrices nationales, et si l’on comptabilise également les membres des assemblées législatives provinciales, les femmes totalisaient 109 élues. Evita vota de l’hôpital où elle avait été admise en raison du stade avancé du cancer qui devait mettre fin à sa vie l’année suivante.

Cristina Alvarez Rodriguez, petite-nièce d’Evita, affirme qu’Eva Perón n’a jamais quitté la conscience collective des Argentins, et Cristina Fernández de Kirchner, première femme à être élue présidente de la République argentine, déclara que les femmes de sa génération restaient fortement tributaires d’Evita par « son exemple de passion et de combattivité ».

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